Question de Souveraineté Nationale Dérivée de l’Etat-Nation

Said El Mansour Cherkaoui

Dans le sillon de la marine britannique a pris l’élan du pan-arabisme comme opposition au pan-islamisme. Le premier se réclamait d’une tendance de gauche luttant contre les effets et les conséquences de cette impérialisation matérialisée par les visées du Premier Ministre Disraeli et les supporteurs de la Reine Victoria pour la mise en place de nouvelles données internationales sous l’impulsion britannique et cela comme célébration de la levée du blocus et la destruction du “Napoléonisme”.

A ce moment, la Grande Bretagne produit la moitié de tout l’acier du monde. Dans cet élan industrialisant, “La Grande-Bretagne n’en poursuit pas moins sa marche en avant.

Après le gouvernement du libéral Peel, farouche partisan du libre-échange économique, se succédèrent en alternance à la tête du gouvernement deux Premiers ministres de grande valeur mais de tempérament et de politique radicalement opposés: le flamboyant conservateur Disraeli et le rigide libéral Gladstone.

À la fin du XIXe siècle, l’aristocratie anglaise commence à se détourner avec morgue du commerce. Le pays néglige aussi la formation de ses ingénieurs. De sorte que son leadership en vient à être contesté par l’Allemagne puis les États-Unis.

Lord Salibusry, plusieurs fois Premier ministre, doit alors affronter les difficultés économiques, les barrières protectionnistes qui limitent les exportations anglaises et une situation internationale de plus en plus tendue.”

Dans ce mouvement et par la suite, la Grande Bretagne devint ainsi le Champion de l’émergence et la consolidation de petits états régionaux vassal et cela sous l’égide de la notion de l’Etat-Nation. Cette nouvelle forme d’émancipation des ethnies locales favorisa aussi dans l’ombre l’éclosion et la mise a jour de croyances religieuses se sont épanouies pour effectivement réclamer une authenticité locale, régionale et religieuse d’ordre para-nationale.

“Les «petites guerres de la reine Victoria»: Le règne de Victoria est ponctué par de nombreuses guerres coloniales, dans le but de conquérir de nouveaux territoires ou de mettre à la raison les indigènes des colonies existantes.

Ces guerres dans lesquelles les Britanniques bénéficient généralement d’une écrasante supériorité militaire du fait de leur armement ont été qualifiées de «petites guerres de la reine Victoria». Il y a ainsi les guerres de l’opium à la suite desquelles la Chine dût ouvrir ses ports aux commerçants occidentaux. Aux Indes, le gouvernement prend en main l’administration du territoire après la révolte des cipayes en 1857.

Londres place l’Égypte sous sa tutelle après l’ouverture du canal de Suez, pour protéger la route des Indes, et étend son protectorat au Soudan après la bataille d’Omdurman (ou Omdourman), près de Khartoum, où 8.000 Britanniques massacrent à la mitrailleuse 60.000 derviches soudanais.

Toutefois, les Britanniques n’ont pas la partie toujours aussi facile. Ainsi essuient-ils de graves défaites face aux Afghans le 2 novembre 1841 et face aux Zoulous le 22 janvier 1879. La guerre de Crimée révèle aussi leur impréparation à de grandes guerres face à des ennemis bien armés.

Ils n’en arrivent pas moins à dominer le monde selon les vues impérialistes exprimées le 24 juin 1872, à Londres, dans le Crystal Palace, par Benjamin Disraeli. Premier ministre deux ans plus tard, celui-ci, ardent partisan des conquêtes coloniales, offre à Victoria ravie le titre d’impératrice des Indes le 1er janvier 1877.

Menaces sur l’empire:

Cette expansion ne va pas sans risque. En 1898, Français et Anglais manquent de se battre pour une sombre histoire de préséance à Fachoda, une bourgade dérisoire du Soudan, après que lord Kitchener a brutalement conquis le pays.

Bientôt, les troupes britanniques sont entraînées dans une guerre difficile contre un petit peuple de rudes paysans calvinistes, les Boers d’Afrique du sud. Pour la première fois, on ouvre des camps de concentration avec des barbelés.” Source: Victoria (1819 – 1901) L’apogée de l’Angleterre.

Les Retombées de l’Ère Victorienne sur le “Monde Arabe”

Deux choses a situer dans ce débat et cela qu’importe est la position ou l’affection politique ou même l’affiliation idéologique dont on se réclame:

La réalité rationnelle du problème se trouve dans:

– La question de la reconnaissance d’Israël comme Etat souverain.

En effet, “Toute opposition à la reconnaissance du droit d’un Etat juif à exister au Moyen-Orient, reste au cœur du conflit. Aujourd’hui encore, la direction palestinienne rejette les appels à reconnaître Israël comme Etat juif, refus qui empêche toute résolution du conflit.” Source: Source : Ministère des Affaires étrangères d’Israël.

– La question de la reconnaissance des Palestiniens comme un élément de droit international

Les deux partis souvent conflictuelles et parfois négociatrices ont ainsi déplacé et renforcés leurs positions respectives a travers un tel démarchage et un tel positionnement institutionnel avec bien sur des ombres religieuses pour cimenter l’élément social avec de telles revendications de nature purement politique et idéologique.

Sur cela, se tisse des projections religieuses, nationalistes et spirituelles.

De part et d’autre, la question demeure une question plus de passion que de réalisme politique. Des deux cotés se trouvent les modérés, les centristes comme les extrémistes.

Les Marocains qui demeurent ancrés dans la poursuite d’une solution pro-palestinienne tout en ne se définissent pas comme des extrémistes mais plutôt comme des défenseurs du plus faible et de ceux qui demeurent pour eux les avatars de la colonisation européenne qui avait ravagé aussi leur propre pays.

Donc en dehors de l’identification ethnique, religieuse s’ajoute la dimension idéologique héritée du Tiers-mondialisme de la période ne-coloniale. Cette tendance ne délimite pas le temps mais se projette dans les rapports envahisseurs et envahissants qui avaient auparavant caractérisés l’identification socio-politique des Européens par l’esprit nationaliste militant des marocains.

Cette tendance est aussi une variante des mouvements héritées de Jamal Eddine Al Afghani, Mohamed Abdou, Mohamed Rachid, les Frères Musulmans, les Nouveaux Salafistes et Al Azhar théologiens et cela au lendemain de la tentative des Britanniques de promouvoir la notion de l’Etat-Nation afin de briser tous les Empires Concurrents et considérés comme un obstacle pour les hommes d’affaires londoniens a l’expansion de leurs affaires au delà des frontières des autres empires considérés comme un frein institutionnel a l’ouverture de nouveaux marchés et débouchés.

Pan-Arabisme devint la réplique et opposition d’une telle contradiction idéologique.

Surtout que la Grande Bretagne et son Alliée Opportuniste la France voulait se débarrasser une fois pour toutes de l’Homme Malade de l’Occident qu’est devenu l’Empire Ottoman. Dans cette optique, on peut citer les accords Sykes-Picot signés secrètement le 16 mai 1916 entre la France et la Grande-Bretagne, afin de faire accepter un fait accompli concernant le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre pour neutraliser toutes revendications ottomanes. (voir détails dans la photo ici-bas).

Cette coalition ouvra les vannes pour le Pan-Arabisme de prendre le dessus sur le Pan-Islamisme et c’est dans cette transition que le bas blesse jusqu’à nos jours dans le Moyen Orient, anciennement Ottoman.

Dans cette optique de l’Etat-nation, le mouvement Sioniste prit de l’ampleur.

En 1896, lorsque Théodor Herzl publie à Leipzig le texte fondateur du sionisme (17) officiel, pas plus qu’en 1897 lorsqu’il organise le congrès sioniste mondial ou en 1905, année durant laquelle le choix de la Palestine est définitivement arrêté au VIIème congrès,

L’admiration est sincère et s’inscrit en continuité avec sa vision des « indigènes » et de la colonisation. Si les Palestiniens font écho dans la pensée de Blum aux indigènes arriérés, les militants sionistes construisant les kibboutz font également écho aux civilisateurs coloniaux. De même que la colonisation visait à civiliser les Africains, le sionisme visait à « transformer l’Orient en Occident (23) » pour reprendre la formule éclairante d’Edward Saïd.

Tout comme la colonisation visait à régénérer des peuples retardataires et féodaux, le sionisme a pour idée centrale « que l’Orient est dégénéré, qu’il a besoin d’être reconstruit conformément aux notions politiques de l’Occident éclairé (24) » complète Saïd.

Ces nouvelles réalités suscitent l’émergence de nouvelles thèses idéologiques dont la principale depuis une décennie est la construction médiatique et politique d’un amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme.

Il convient ici de rappeler quelques fondamentaux sur la manière dont Théodor Herzl, fondateur du sionisme officiel, aborde la question de l’antisémitisme. Le projet sioniste s’argumente dans son analyse comme une réponse à l’antisémitisme européen.

Pour Herzl, le sionisme est la seule réponse solide à l’antisémitisme. Dans son journal intime, il considère même l’antisémitisme comme un allié objectif du sionisme : « les antisémites deviendront nos amis les plus loyaux et les nations antisémites nos alliées (31). »

aussi comme le fut le mouvement Islamiste. La périodisation de chaque religion fut plus ancienne que cette période mais la “Britanisation” des affaires internationales leur donna une nouvelle impulsion qui est devenue une réforme moderne des deux religions.

Dans cette évolution demeure l’épine affligeante des relations entre les deux camps. Une solution de ces problèmes doit passer par une rectification des sources du problème a travers leur identification et leur isolement en tant que situation politique méritant une approche méthodique visant une solution politique avant toute considération.

Voila grosso-modo une observation sur le devenir et l’évolution de cette question épineuse pour tout le monde et que personne ne veut confronter de face pour élucider de possible solution.

Bien sur d’autres complexes interférences et influences ont joue leur rôle dans le pourrissement des relations de toutes les parties concernées mais cela peut être un autre chapitre de cette question.

1935

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