Hommage au Penseur et Espoir de Reconstruction du Bien Etre
Avant tout mes souhaits et mes prières pour ta réussite dans ce forum et dans toute l’organisation du PPS, le Parti du Progrès et du Socialisme dont le Maroc a besoin comme alternative décisionnel au niveau local, régional et national.
L’homme ce n’est pas l’ombre de son passé, mais il est la lumière qui éclaire son intelligence pour conjuguer le temps afin de trouver de nouvelles orientations à sa vie présente.
Aujourd’hui, j’ai remis à jour un article que j’avais rédigé à propos d’un ami, un compagnon et un camarade de Grenoble dont je te laisse découvrir qui sait:

Ce que je constate dans cette vie est que l’amitié sincèrement simple et honnête est voisine de la fraternité authentique familiale.
Dans cette orientation de la relation humaine, l’idéologie n’est qu’une réalisation de la témérité de la pensée analytique et de la conviction politique servant une conduite vers des objectifs matériels établis ou rénovés sans pour autant changer le dénominateur commun de l’amitié et de la fraternité qui est la relation humaine par dessus toute autre considération puisque cela nourrit l’existence.
Tant que la donne politique respecte ces deux dimensions de la vie, tant que le côté social suivra le progrès de la pensée et l’accomplissement du bien être des relations humaines.
Hommage a Notre Camarade Driss Ben Ali
Said El Mansour Cherkaoui 29/10/2022
Berceau de Notre Savoir Académique Commun et N°1 des villes où il fait bon étudier ensemble

Espace de Réflexion Naturelle et Territoire de Passion Consciente
Dans un tel environnement, nous avons côtoyé entre autres plusieurs renommé/es, Ahmed Ben Salah militant syndicaliste, ministère du Plan et des Finances de Tunisie, plusieurs militants – Fellagas du Front de Libération Nationale de l’Algérie, Aziz Belal mon Prof d’Economie a la Faculté des Sciences Economiques de l’Université Mohamed V et mon Ami Driss Benali.
Voila aussi les raisons pour lesquelles j’ai quitté Munster en Allemagne et je suis allé suivre mes études a Grenoble, ou j’ai décroché le Diplôme de Sciences Po Grenoble – UGA et le DEA a l’Institut de Recherches Economiques et de Planification, Faculté des Sciences Economiques ou tous ces noms et ces personnalités académiques et politiques ont obtenu leurs doctorats.
Pour la 10ème année consécutive, le magazine l’Étudiant publie son palmarès des villes universitaires de France.
Évaluation de 43 villes et métropoles de plus de 8 000 étudiants ont été passées au crible, le magazine l’Étudiant s’est intéressé à une trentaine critères répartis en cinq catégories : l’attractivité, la formation, la vie étudiante, le cadre de vie et l’emploi.
Bilan du classement annuel conduit par le magazine l’Étudiant sur les villes où il fait bon étudier:
Grenoble, toujours sur le podium depuis 10 ans, arrive cette année à la 1ère place du classement général, juste devant Rennes et Toulouse.
http://www.sciencespo-grenoble.fr/grenoble-n1-des-villes…/
Avec Feu Driss Ben Ali (1943-2013), on avait des rencontres au Resto Universitaire, a la Biblio et dans les salles de lecture des résidences au sein du campus Saint–Martin-d’Hères, le lieu de l’ensemble des bâtiments de université de Grenoble. On était voisin de palier, on partageait les mêmes chambres a coucher et les mêmes salons, les mêmes salle a manger, on s’asseyait dans le même réfectoire et la même cafétéria, les mêmes librairies et les mêmes cinémas ainsi que les mêmes terrasses de Café de Place Grenette et Place Victor Hugo au Centre Ville de Grenoble, et comme couronnement les mêmes Assemblées Générales pour entendre les programmes, les motions de censure, le droit a la parole, les élections des membres du bureau de l’UNEM, Union Nationale des Etudiants Marocains en France et a Grenoble.
On discutait les résultats des matchs de football alors dont j’étais le demi-offensif et arrière central titulaire et par la suite l’entraîneur. On s’échangeait des remarques et des critiques sur les écrits de Al Bayane comme on se critiquait sur l’évolution économique du Maroc.
Tout cela se passait dans un cadre citadin de premier ordre qu’offrait la Grand Centre Académique Périphérique de la Cite Alpine Grenoble sous la houlette de Hubert Dubedout.
Driss Benali est resté fidèle a ses petites escarmouches et grandes pointes lamées et tranchantes depuis que nous l’avons fréquenté et entretenu directement une proche relation fraternelle avec lui avant sa soutenance de thèse de 1977, l’année de ma préparation du diplôme a SciencesPo de Grenoble.

Driss Benali cherchait a travers ses travaux l’énigme du retard économique du Maroc en puisant dans son intérieur, dans sa constitution organique et structurelle historique afin de dégager la notion du retard et du manque de développement d’un capitalisme a l’image de celui ayant envahit la sphère des rapports de production et de l’échange dans les pays Européens. En même temps, Driss Benali centrait la thématique de sa recherche doctorale sur les causes institutionnelles, les conditions permissives de l’accumulation et de la non accumulation du capital, la stratification sociale en tant que reflet des transformations des forces productives et l’impact de la division du travail du secteur primaire en tant blocage de la circulation de la valeur, de la monnaie et de l’investissement.
Maalem Driss Ben Ali a construit une barre plus haute que la hauteur de la réalité des recherches sur les conditions du retard de l’Économie marocaine et ses racines historiques qui n’ont pas pour autant disparues ou bien elles ne furent et n’ont jamais été transformées en graine de semences pour de nouvelles cultures alors que l’environnement continuait d’évoluer sans tenir compte des discours extravagants et glorifiants les prouesses qui galopent a l’horizon des mirages plus vite que toute inflation dans le monde économique sans pourtant apporter un frein a la continuelle dégradation de la condition de vie des plus démunies et ni même un ralentissement a la poussée de l’augmentation importée et d’ordre spéculatrice d’origine locales des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité pour les masses marocaines vulnérables.
Aucune réclamation ou déclaration venant des hautes sphères de la décision ministérielle, régionale ou même locale et ceci concernant des mesures, des réformes, des stratégies ou juste des prises de positions présentant juste une mise en relief ou bien exprimant une prise de conscience de la nécessité d’avoir en premier une “Politique de Réduction des Inégalités Sociales au niveau Financier, Economique doublée d’une reconnaissance Institutionnelle de la nécessité de combattre et d’éliminer les causes de ce virus rampant dans la Société Marocaine.
Même la Chine lors du dernier 20eme Congres du Parti Communiste aborda cette question de l’inégalité des chances et sociales et la promotion de politique pouvant répondre aux besoins de la population chinoise a travers une meilleure distribution des résultats du développement national. La prospérité est faite pour être partagée afin d’être multipliée mais non accaparée et spoliée par une minorité sociale.
Ici-bas un portrait qui le situe dans le temps et dans l’espace avec quelques débordements, mais le dérapage reste la responsabilité de l’auteur de ce texte alors que les pensées et les conceptions économiques sur le Maroc restent entièrement la validité de la vision du Maroc par notre Regrettée Camarade Driss Ben Ali qui depuis son départ aucun économiste au Maroc n’est venu se hausser a ce niveau d’excellence et de franchise doctrinale et d’honnêteté intellectuelle ou même de réflexion académique.
Driss Benali, un dernier rendez-vous avec l’histoire, plein d’amertume !
Driss Benali s’est éteint, comme il avait vécu, dans cette discrétion qui confinait à la timidité et qui l’avait fait aimer de tous. Visiblement amoindri par le combat qu’il livrait, depuis plusieurs mois, contre la maladie, il n’en était pas moins apparu l’œil vif et le verbe acéré, pour parler de notre économie, lors de … Lire la suite Driss Benali, un dernier rendez-vous avec l’histoire, plein d’amertume !
Said El Mansour Cherkaoui avec Chinafrica pour le Grand Prix SciencesPo Grenoble
Version Complète avec tous les ingrédients de récriminations et de traîtrise complice et insidieuse ayant pour ciment la mise a l’écart et la marginalisation d’une conscience prise et une volonté de corriger le passe colonial par un propre et appropriée approche nationale libre de toute interférence néocoloniale pour notre terre Mère l’Afrique de nos Parents et de nos Enfants, voila mon récit de ma croyance dans cette relation maternelle et paternelle que je possèdes de l’Afrique a travers le temps, l’espace, la pensée et la foi ainsi que ma confiance dans le destin de notre Afrique Murée à Sciences Po Grenoble: Forteresse Extrémiste de Droite et Faux Progressistes en 1977-78 …. Lire la suite
Sciences Po Grenoble en 1977-78: Forteresse Extrémiste de Droite et Faux Progressistes A mes Sœurs et Frères Africain/es Celles et ceux qui n’ont pas vécu en face de la réalité anti-africaine pour réaliser à leur niveau comment cela pouvait mettre leur vie en échec complet. Espérant que mon histoire peut les aider à s’ouvrir les … Afrique Murée à Sciences Po Grenoble: Forteresse Extrémiste de Droite et Faux Progressistes en 1977-78 …. Lire la suite

Abderrahim Bansar
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Aziz BELAL; une flamme qui ne doit pas s’éteindre !
A l’occasion du 41eme anniversaire de la disparition de notre camarade si Aziz Belal, et à sa mémoire, je publie ci- après :
* un tract daté de 1965 sur le budget signé par le défunt ( le Parti communiste marocain (P.C.M) était interdit)
* Un support de sa dernière campagne électorale .( il s’agit de la couverture d’un cahier ).
Said El Mansour Cherkaoui
October 17, 2017 · El Jadida, Morocco ·
Sciences Po Grenoble – UGA
Berceau de mon Savoir Académique et n°1 des villes où il fait bon étudier, sans les Fachos de la Droite Extrême et les Hypocrites de la “Gauche de Droite” du Système Politique de la Veme République.
Entre autres plusieurs renommé/es, Ahmed Ben Salah militant syndicaliste, ministère du Plan et des Finances de Tunisie, plusieurs militants – Fellagas du Front de Libération Nationale de l’Algérie, Aziz Belal mon Prof d’Economie a la Faculté des Sciences Economiques de l’Université Mohamed V et mon Ami Driss Benali.
Voila aussi les raisons pour lesquelles j’ai quitté Munster en Allemagne et je suis allé suivre mes études a Grenoble, ou j’ai décroché le Diplôme de Sciences Po Grenoble – UGA et le DEA a l’Institut de Recherches Economiques et de Planification, Faculté des Sciences Economiques ou tous ces noms et ces personnalités académiques et politiques ont obtenu leurs doctorats.
Pour la 10ème année consécutive, le magazine l’Étudiant publie son palmarès des villes universitaires de France.
Évaluation de 43 villes et métropoles de plus de 8 000 étudiants ont été passées au crible, le magazine l’Étudiant s’est intéressé à une trentaine critères répartis en cinq catégories : l’attractivité, la formation, la vie étudiante, le cadre de vie et l’emploi.
Bilan du classement annuel conduit par le magazine l’Étudiant sur les villes où il fait bon étudier:
Grenoble, toujours sur le podium depuis 10 ans, arrive cette année à la 1ère place du classement général, juste devant Rennes et Toulouse.

CRITIQUE DU CAPITALISME ET CRÉATION DU SUBCAPITALISME
Ba Badreddine Hachad, voila une autre mémoire qui nous lient directement à côté des terrains de Basketball lorsque nous prenons place l’un à côté de l’autre dans cet amphithéâtre plat comme le pays qui est le mien chantait à l’époque Jako Brel et cela dans un Ex-Arrondissement transformé en Annexe de la Fac de Droit et des Sciences Economiques en Face du Port et ayant comme voisin le Siège Social de l’UMT avec l’autre fameux Gaucher devenu Droitier selon le clivage Benseddik, durant nos rencontres dans cette grande salle, Mohamed Lahbabi pour le Droit Constitutionnel et Aziz Bellal pour l’Économie Mondiale et le Développement National du Maroc
Alors que les Chabakounis campaient avec leurs tentes, leurs camions et leurs long bâtons qui dépassaient leurs tailles et étalés juste devant sur l’autre côté du trottoir, un terrain vague aménagé en caserne anti-émeutes contre nous les Etudiants Rebelles et Contestataires. L’Union Nationale des Etudiants Marocains fut défendue d’exister et nous on ne savait plus à quel saint se vouer ou louer la Baraka puisque à tout moment les coups peuvent pleuvoir vu que nous étions en plein periode de coups d’Etats …
On accompagnait Aziz Bellal jusqu’à la Gare de la CTM qui se trouvait derrière le Marché Central des Nouwars en passant par le Stade Phillips, et là il prenait le car ou le train pour aller donner ses cours a Rabat a l’Agdal.
Ah parlant de l’Agdal, c’était aussi le lieu de nos rencontres lors des sélections de l’Équipe Nationale de Basketball juste dès 1968 et 1970 avant nos rencontres avec Bellal, Lahbabi et Paul Pascon.
On était des Intelect avec beaucoup de Souffles [qui fut aussi suspendue] jongleur de balles oranges et autres et le Maroc était un Cirque de Contrastes Quotidiens de différences sociales profondément dérangeantes.
Au niveau partisan et idéologique, j’avais déjà étudié moi-même au niveau du Lycée Ernest Mandel et Karl Marx et en débarquant à la Fac avec Aziz Belal j’ai effectué un passage au delà des frontières de la pensée critique du Capitalisme, on a atterrit dans les méandres de la dépendance et de la centralité des raisons du sous-développement stratégique. C’est cette voie qui me fit par la suite joindre les critiques des écoles économiques et développementalistes qu’étaient déchiffrer par Samir Amin et Gunder André Frank.
Entre temps, un autre regretté de notre horizon d’amabilité et de camaraderie, Driss Benali avait pris la relève de Aziz Bellal dans la conceptualisation du développement de l’économie marocaine et cela à travers une étude de son passé pré-capitaliste, colonial et l’importance de la rente dans la formation primitive du capital.
De mon côté et pour mon mémoire de diplôme à l’IEP – SciencesPo Grenoble, je commençais à définir une critique de l’industrialisation soumise à un développement capitaliste des secteurs lourds de l’industrie et cela en analysant le processus établi au Maroc à travers le Textile, le sujet de mon analyse est: Intervention Économique de l’Etat Marocain; Etude de Cas de l’Industrie Textile.
Par la suite et la ou Aziz Belal et Driss Benali a différentes époques avaient aussi soutenu leurs thèses, ainsi dans les mêmes locaux de la Faculté des Sciences Economiques et cette fois-ci au niveau de mon Diplôme des Etudes Approfondies, à l’IREP de Grenoble avec Ian Dessau, Pierre Judée, Debernis et Yves Barel, j’abordais le processus de la montée des pays dits “NIC – les New Industrialized Countries du Sud Ouest Asiatique.
A Paris et en Sorbonne, pour ma thèse de Doctorat, effectivement c’est une critique que j’adresse a Gunder André Frank notamment en créant le concept du Subcapitalisme que j’ai utilisé comme mon fondement sur l’intégration de l’Amérique Latine, Argentine, Brésil, Chili et Pérou dans la mouvance du Capitalisme Financier Central de la Grande Bretagne:| Said El Mansour Cherkaoui | Economie politique du subcapitalisme en amérique latine (1830-1930) : Argentine, Brésil, Chili, Pérou | https://scholar.google.com/citations?user=p56s3H4AAAAJ&hl=en
Afrique – Chine: 1977 Grand Prix SciencesPo Grenoble
– Afrique – Chine: 1977 Grand Prix SciencesPo Grenoble
Modèle de la Chine pour l’Afrique Défendu par Said El Mansour Cherkaoui pour le Grand Prix SciencesPo Grenoble Said El Mansour Cherkaoui avec Chinafrica pour le Grand Prix SciencesPo Grenoble Version Complète avec tous les ingrédients de récriminations et de traîtrise complice et insidieuse ayant pour ciment la mise a l’écart et la marginalisation d’une […] Continue Reading

La Thèse de Driss Ben Ali sur le “Marocc Precapitaliste”
Driss Ben Ali: Le Maroc précapitaliste: formation économique et sociale.
Éditeur : SMER, Collection Atlas, 1983 – 310 pages
Penseur, chroniqueur et conférencier, feu Driss Ben Ali s’est intéressé en tant qu’économiste aux questions de développement et de transitions économiques et sociales, il s’est fait remarquer par ses analyses reconnues pour leur rigueur. Au fil de son parcours il a diagnostiqué le Maroc comme étant «une économie néo patrimoniale caractérisée par la rente.» Il a observé et mis en évidence l’émergence et la généralisation de ce système de rente, mettant en exergue les obstacles qu’il crée ne permettant pas le développement économique du pays.
Cette analyse trouve ses fondements dans l’approche qu’il a développée dès 1977 dans le cadre de sa thèse de doctorat Sciences économiques à l’université de Grenoble 2. Celle-ci était consacrée au «Maroc précapitaliste: formation économique et sociale».
En guise d’hommage, Economia présente ci-dessous une synthèse de ce travail majeur de Driss Ben Ali.
Le Maroc précapitaliste est une étude qui se base sur une démarche globale abordant la réalité comme une totalité, ni statique ni achevée, elle œuvre plutôt pour caractériser une structure intégrée. L’auteur a adopté la thèse selon laquelle la formation sociale et économique marocaine est constituée de deux modes de production. En observant les activités économiques d’une période qui s’étend sur près de quatre siècles, il constate que l’économie marocaine en général était restée à un niveau bas, presque moyenâgeux.
Pourquoi étudier la formation sociale et économique du Maroc pré -capitaliste? Il serait tout d’abord utile de rappeler à l’époque (1977) l’impact de la démarche marxiste sur la discipline de l’Economie politique. Mais par ailleurs Driss Ben Ali rappelle que les études en économie politique ont pendant longtemps ignoré les structures précoloniales, l’étude souhaitait acquérir les outils qui permettraient de comprendre une société qui n’évolue que très lentement, et qui reste largement marquée par la pauvreté, la tradition et l’ignorance. Rejetant l’approche évoquant le concept de «la stagnation», elle opte pour l’analyse du changement et de l’évolution introduisant la notion d’histoire; c’est que l’analyse économique ne peut prendre son sens qu’à travers une étude du développement historique, affirme Ben Ali, ainsi, l’économiste qui travaille sur les problèmes actuels a certaines questions à poser aux données de l’histoire.
Méthodologiquement, traiter la question du sous développement en termes historiques au Maroc signifie l’examen des faits et structures d’une période qui s’étend sur le même territoire que celui du Maroc aujourd’hui depuis le 16éme siècle (l’avènement des dynasties d’origine chérifienne) jusqu’à l’aube du 19ème siècle et les débuts de la pénétration capitaliste. Un des constats est que les pays non occidentaux à l’exception du Japon sur la même période se sont révélés de piètres régions pour le développement capitaliste. Et il s’agit de comprendre pourquoi? C’est une méthode d’analyse économique s’appuyant sur l’histoire.
Au Maroc l’auteur retient l’hypothèse de l’existence de deux modes de production et de deux modes d’organisation sociale; un mode de production «primitif» caractérisé par la propriété collective de la terre et une division du travail très rudimentaire, et un autre mode de production défini par des rapports de production de classe, la constitution d’un Etat et d’une force armée permanente.
Malgré la décadence des dynasties régnantes due à l’amenuisement des ressources externes qui le faisait prospérer, le Maroc a pu entretenir un Etat national maintenu toutefois dans une faiblesse chronique vu qu’il s’appuyait sur les faibles ressources internes essentiellement agricoles. L’histoire fournit deux éléments de réponse pour expliquer l’incapacité marocaine d’utiliser efficacement ses ressources agricoles ; le nomadisme et la politique du Makhzen. L’ensemble des aspects de la question sont examiné par Ben Ali aux niveaux des pays Makhzen et pays Siba.
Il relève notamment l’instabilité et la mobilité permanente des populations rurales ainsi que l’absence presque totale d’une paysannerie sur les territoires fertiles ! La période correspond aussi à une longue série noire de famines, de catastrophes naturelles (épidémies, sécheresse, vagues acridiennes..) ainsi qu’à un effondrement démographique. La marque de mobilité permanente des populations est attestée d’ailleurs par le mode d’habitation dominant, qui n’est autre que la tente !
L’étude examine les rapports de production dans l’agriculture et évoque un processus de féodalisation par la création de seigneuries notamment en relation avec le foncier et l’usufruit des terres. Driss Ben Ali évoque les formes de métayages dans les Azib (fermes détenues par des Zaouias), les terres dites Naiba etc.. Il écrit : « le statut du Fellah peut être comparé au serf, le paysan est attaché à la terre, ne peut abandonner son exploitation agricole et ne jouit pas d’une liberté personnelle. ». Coté artisanat, l’activité était également figée à un niveau global assez bas, « sans doute guère supérieur à celui du début du 16 ème siècle ». Il explique que « l’institution corporatiste et l’emprise du Mahkzen ont bloqué les perspectives de développement de cet artisanat et ont contribué à perpétuer son retard ».Un passage important de l’étude est consacré à l’analyse du tissu urbain et des villes au Maroc (commerce organisation, souks prix …).
De cela l’auteur conclut à la diversité et l’hétérogénéité de la formation économique et sociale précapitaliste au Maroc. Il revient également à l’analyse du mode de production s’interrogeant sur la validité du concept de mode de production asiatique pour caractériser la situation marocaine , il passe en revue plusieurs autres interprétations dont notamment celle de Paul Pascon dans sa thèse sur le Haouz de Marrakech pour mettre en relief les limites de ces interprétations par rapport au cas marocain. Il affirme à ce propos que « même si le féodalisme du Maroc précolonial ne revêt pas le caractère classique observé en Europe, la forme d’extorsion du surtravail que nous y avons constatée ne laisse aucun doute quant à la nature du mode de production étudié ».
En fait, la thèse de Ben Ali est que le Maroc précapitaliste est constitué de deux modes de production où il est difficile de parler de domination, mais peut être que l’articulation est plus adaptée à la qualification de leurs relations. Certes « le mode de production féodal que représente le makhzen maintient le mode de production communautaire dans une relative dépendance économique ; mais cela ne suffit pas pour parler de mode dominant car l’influence du premier n’altère aucune composante du second », affirme t il.
La conclusion de Ben Ali est qu’ « un procès de féodalisation tient une place dans la formation économique et sociale du Maroc au cours de la phase précapitaliste mais semble être bloqué dans son élargissement et son développement par le Makhzen ».
L’analyse ne pouvait faire l’économie de la question de reproduction de la formation économique et sociale marocaine, celle-ci a permis d’analyser les différents facteurs de blocage. L’agriculture étant incapable de générer des surplus, c’est la place et le rôle de l’organisation urbaine qui ont consacré le blocage du développement des forces productives. Ce chapitre a permis d’ailleurs à l’auteur de présenter à travers les faits historiques les contradictions qui ont jalonné l’organisation des villes marocaines, leur fonctionnalité, la relation villes campagnes …. Driss Ben Ali s’interroge aussi sur l’impact du milieu culturel sur l’évolution des forces productives et reconnait qu’ « à défaut d’une classe révolutionnaire qui soit en mesure d’impulser le développement économique et conduire la société vers des transformations, la formation ES s’est sclérosée et s’est interdit tout changement en consacrant la prééminence de l’irrationalité et de l’obscurantisme ». Source
Feu Driss Benali était à la fois économiste et politicien. Il a poursuivi ses études en France où il devient professeur à l’université de Grenoble. À son retour, Feu Benali débute sa carrière au Maroc à la faculté des sciences économiques à l’Université Hassan II de Casablanca avant de rejoindre l’Université Mohammed V de Rabat. Benali a eu une expérience politique puisqu’il avait intégré le Parti du Progrès et du Socialisme avant de le quitter en 1981.
Auteur d’une série d’ouvrages, notamment «Développement et transition vers l’économie de marché», «Commerce Nord-Sud», Feu Benali a été également le fondateur du Rabat Social Studies Institute en 2011.

Penseur, chroniqueur et conférencier, feu Driss Ben Ali s’est intéressé en tant qu’économiste aux questions de développement et de transitions économiques et sociales, il s’est fait remarquer par ses analyses reconnues pour leur rigueur. Au fil de son parcours il a diagnostiqué le Maroc comme étant «une économie néo patrimoniale caractérisée par la rente.» Il a observé et mis en évidence l’émergence et la généralisation de ce système de rente, mettant en exergue les obstacles qu’il crée ne permettant pas le développement économique du pays.
Cette analyse trouve ses fondements dans l’approche qu’il a développée dès 1977 dans le cadre de sa thèse de doctorat Sciences économiques à l’université de Grenoble 2. Celle-ci était consacrée au «Maroc précapitaliste: formation économique et sociale». En guise d’hommage, Economia présente ci-dessous une synthèse de ce travail majeur de Driss Ben Ali.
Le Maroc précapitaliste est une étude qui se base sur une démarche globale abordant la réalité comme une totalité, ni statique ni achevée, elle œuvre plutôt pour caractériser une structure intégrée. L’auteur a adopté la thèse selon laquelle la formation sociale et économique marocaine est constituée de deux modes de production. En observant les activités économiques d’une période qui s’étend sur près de quatre siècles, il constate que l’économie marocaine en général était restée à un niveau bas, presque moyenâgeux.
Pourquoi étudier la formation sociale et économique du Maroc pré -capitaliste? Il serait tout d’abord utile de rappeler à l’époque (1977) l’impact de la démarche marxiste sur la discipline de l’Economie politique. Mais par ailleurs Driss Ben Ali rappelle que les études en économie politique ont pendant longtemps ignoré les structures précoloniales, l’étude souhaitait acquérir les outils qui permettraient de comprendre une société qui n’évolue que très lentement, et qui reste largement marquée par la pauvreté, la tradition et l’ignorance. Rejetant l’approche évoquant le concept de «la stagnation», elle opte pour l’analyse du changement et de l’évolution introduisant la notion d’histoire; c’est que l’analyse économique ne peut prendre son sens qu’à travers une étude du développement historique, affirme Ben Ali, ainsi, l’économiste qui travaille sur les problèmes actuels a certaines questions à poser aux données de l’histoire.
Méthodologiquement, traiter la question du sous développement en termes historiques au Maroc signifie l’examen des faits et structures d’une période qui s’étend sur le même territoire que celui du Maroc aujourd’hui depuis le 16éme siècle (l’avènement des dynasties d’origine chérifienne) jusqu’à l’aube du 19ème siècle et les débuts de la pénétration capitaliste. Un des constats est que les pays non occidentaux à l’exception du Japon sur la même période se sont révélés de piètres régions pour le développement capitaliste. Et il s’agit de comprendre pourquoi? C’est une méthode d’analyse économique s’appuyant sur l’histoire.
Au Maroc l’auteur retient l’hypothèse de l’existence de deux modes de production et de deux modes d’organisation sociale; un mode de production «primitif» caractérisé par la propriété collective de la terre et une division du travail très rudimentaire, et un autre mode de production défini par des rapports de production de classe, la constitution d’un Etat et d’une force armée permanente.
Malgré la décadence des dynasties régnantes due à l’amenuisement des ressources externes qui le faisait prospérer, le Maroc a pu entretenir un Etat national maintenu toutefois dans une faiblesse chronique vu qu’il s’appuyait sur les faibles ressources internes essentiellement agricoles. L’histoire fournit deux éléments de réponse pour expliquer l’incapacité marocaine d’utiliser efficacement ses ressources agricoles ; le nomadisme et la politique du Makhzen. L’ensemble des aspects de la question sont examiné par Ben Ali aux niveaux des pays Makhzen et pays Siba.
Il relève notamment l’instabilité et la mobilité permanente des populations rurales ainsi que l’absence presque totale d’une paysannerie sur les territoires fertiles ! La période correspond aussi à une longue série noire de famines, de catastrophes naturelles (épidémies, sécheresse, vagues acridiennes..) ainsi qu’à un effondrement démographique. La marque de mobilité permanente des populations est attestée d’ailleurs par le mode d’habitation dominant, qui n’est autre que la tente !
L’étude examine les rapports de production dans l’agriculture et évoque un processus de féodalisation par la création de seigneuries notamment en relation avec le foncier et l’usufruit des terres. Driss Ben Ali évoque les formes de métayages dans les Azib (fermes détenues par des Zaouias), les terres dites Naiba etc.. Il écrit : « le statut du Fellah peut être comparé au serf, le paysan est attaché à la terre, ne peut abandonner son exploitation agricole et ne jouit pas d’une liberté personnelle. ». Coté artisanat, l’activité était également figée à un niveau global assez bas, « sans doute guère supérieur à celui du début du 16 ème siècle ». Il explique que « l’institution corporatiste et l’emprise du Mahkzen ont bloqué les perspectives de développement de cet artisanat et ont contribué à perpétuer son retard ».Un passage important de l’étude est consacré à l’analyse du tissu urbain et des villes au Maroc (commerce organisation, souks prix …).
De cela l’auteur conclut à la diversité et l’hétérogénéité de la formation économique et sociale précapitaliste au Maroc. Il revient également à l’analyse du mode de production s’interrogeant sur la validité du concept de mode de production asiatique pour caractériser la situation marocaine , il passe en revue plusieurs autres interprétations dont notamment celle de Paul Pascon dans sa thèse sur le Haouz de Marrakech pour mettre en relief les limites de ces interprétations par rapport au cas marocain. Il affirme à ce propos que « même si le féodalisme du Maroc précolonial ne revêt pas le caractère classique observé en Europe, la forme d’extorsion du surtravail que nous y avons constatée ne laisse aucun doute quant à la nature du mode de production étudié ».
En fait, la thèse de Ben Ali est que le Maroc précapitaliste est constitué de deux modes de production où il est difficile de parler de domination, mais peut être que l’articulation est plus adaptée à la qualification de leurs relations. Certes « le mode de production féodal que représente le makhzen maintient le mode de production communautaire dans une relative dépendance économique ; mais cela ne suffit pas pour parler de mode dominant car l’influence du premier n’altère aucune composante du second », affirme t il.
La conclusion de Ben Ali est qu’ « un procès de féodalisation tient une place dans la formation économique et sociale du Maroc au cours de la phase précapitaliste mais semble être bloqué dans son élargissement et son développement par le Makhzen ».
L’analyse ne pouvait faire l’économie de la question de reproduction de la formation économique et sociale marocaine, celle-ci a permis d’analyser les différents facteurs de blocage. L’agriculture étant incapable de générer des surplus, c’est la place et le rôle de l’organisation urbaine qui ont consacré le blocage du développement des forces productives. Ce chapitre a permis d’ailleurs à l’auteur de présenter à travers les faits historiques les contradictions qui ont jalonné l’organisation des villes marocaines, leur fonctionnalité, la relation villes campagnes …. Driss Ben Ali s’interroge aussi sur l’impact du milieu culturel sur l’évolution des forces productives et reconnait qu’ « à défaut d’une classe révolutionnaire qui soit en mesure d’impulser le développement économique et conduire la société vers des transformations, la formation ES s’est sclérosée et s’est interdit tout changement en consacrant la prééminence de l’irrationalité et de l’obscurantisme ».
Titre : Le Maroc précapitaliste: formation économique et sociale.
Auteur : Driss Ben Ali
Éditeur : SMER, Collection Atlas, 1983
310 pages
BACHIR ZNAGUI
Journaliste et consultant de profession. Depuis 2012 il s’occupe également de la coordination éditoriale de la plateforme Economia.ma Il a occupé plusieurs postes durant sa carrière dont récemment le poste de Conseiller auprès du ministère de la culture (2007-2012). Dans le …Voir l’auteur …
Driss Ben Ali : “interroger le passé pour comprendre le présent”
L’article de Driss Ben Ali, économiste et homme politique marocain, publié dans la revue mensuelle ” Al Asas”- N°27 sous le titre “nécessité d’interroger le passé pour comprendre le présent“, reprend certains points analysés dans la thèse qu’il avait présentée à Grenoble en 1977 « Le Maroc Précapitaliste – Formation économique et sociale».
« Cette contribution », écrit Driss Ben Ali dans cet article, « se veut l‘aboutissement d’une double prise de conscience » :
- Celle de la nécessité de connaître le passé même très lointain pour saisir la complexité du présent
- Cette même nécessité d’une prise de conscience de notre avenir, préoccupation qui se pose au niveau universel.
Pour lui, cette double prise de conscience interroge notre passé. La question est de savoir « pourquoi une société comme la nôtre reste marquée par la pauvreté, la tradition et l’ignorance. »
L’évolution du Maroc vers le sous- développement
Pour Driss Ben Ali c’est, au-delà de sa faiblesse militaire, dans « les tares » de ses structures socio-économiques qu’il faudra chercher les raisons qui ont permis la colonisation du Maroc: « Les classes dominantes, qui sont à l’origine de cette situation, trouvent là un moyen de se démettre de leur responsabilité historique en rejetant tout sur le colonialisme. Il s’agit d’analyser non seulement les raisons de la pénétration étrangère au Maroc mais surtout de savoir et chercher à quel moment « la grande histoire en lui (le Maroc) s’est brisée »[1].
Il trace, alors, les différentes époques florissantes du Maroc depuis la dynastie Almohade, unificatrice du Maroc, qui s’éteint en 1269 après avoir progressivement connu la décrépitude et la dégradation des « survivances d’un empire jadis puissant »[2].La dynastie Mérénide qui règnera près de deux siècles connaîtra des troubles malgré certaines importantes réalisations. Driss Ben Ali rappelle les écrits de Ibn Khaldûn qui a traversé les premières phases de cette dynastie, marquées par des péripéties d’anarchie et de début de déclin. Ce qui ouvre la porte aux invasions portugaise et espagnole : « la dernière période des Mérinides se caractérise particulièrement par le début de l’offensive étrangère, l’installation de comptoirs portugais sur certains points de la côte marocaine, et la décomposition de l’Etat. »
Les dynasties qui se succéderont ne pourront pas mettre fin à l’anarchie et réunifier le pays malgré l’effort de la dynastie Saadienne à la seconde moitié du XVIème siècle qui, appuyée sur les organisations religieuses populaires de la Zaouia Jazoulite » a pu combattre les Portugais. C’est la victoire de cette dynastie de la « bataille des trois rois » connue sous le nom de « Bataille El-Makhazine ». Après cette victoire le sultan Ahmed el-Mansour successeur d’Abu Marwan Abd el-Malik, va vouloir porter la dynastie saadienne à son apogée. Il lance une expédition vers le Soudan pour la récupération des mines d’or. Ce fut un échec. La réussite de la bataille d’El-Makhazine peut être considérée, selon Dris Ben Ali « comme une parenthèse à peine ouverte qu’elle est déjà fermée. ». A partir de cette époque, écrit-il, « le Maroc a cessé de faire l’histoire pour la subir ». Il la subit en particulier face aux évolutions socio-économiques internationales pour le développement.
Driss Ben Ali, pose alors la question du sous-développement au Maroc et leur explication dans le cadre de la naissance du capitalisme mondial depuis la fin du XVIIIème et en particulier au XIXème siècle qui exercera sa domination dans différents pays.
Selon lui, l’influence capitaliste étrangère a eu des conséquences différentes selon les pays. Ceci s’expliquerait, écrit-il, d’une part en raison de “ structures d’accueil et la capacité d’adaptation » différentes ; d’autre part en raison de la solidité éventuelle de leurs propres structures socio-économiques. Il donne dans cet article, l’exemple de la Chine et du Japon Selon lui, si le premier a évolué vers « la voie qui débouche sur la domination et la dépendance », le second a su « préserver son indépendance et évoluer vers le développement ». Le capitalisme a contribué au développement dans certains pays comme l’Europe, les Etats-Unis et le Japon alors que d’autres pays, à l’instar du Maroc, évolueront vers le sous-développement. Driss Ben Ali argumente l’impact du capitalisme sur certains pays, notant que « les forces externes n‘ont pas eu les mêmes effets sur les deux types de pays. ».
Les Etats-Unis ont, selon lui, connu un développement rapide car « ce pays n‘avait pas connu de mode de production précapitaliste (ni féodal, ni asiatique, ni autre) » qui aurait pu entraver l’évolution du capitalisme, malgré des obstacles dont l’esclavagisme du Sud en particulier. En revanche, l’installation du capitalisme en Europe a rencontré certains obstacles liés à un mode de production antérieur qui a pesé sur cette évolution.
En ce qui concerne les pays d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie (à l’exception du Japon), cette évolution s’est faite « lentement et de manière imparfaite » et l’impact du capitalisme a été « plus superficielle, déformante ». Deux constatations à cette absence d’impact :
- Certaines formations économiques et sociales ne peuvent suivre une évolution vers le capitalisme « sans intervention extérieure ». Cependant, cette dernière a suscité« partout une réaction de refus et des tentatives de résistance ».
- Le capitalisme extérieur a utilisé les formes de pouvoir de ces pays (despotisme…) pour son propre développement et a exploité leurs ressources tant naturelles qu’humaines. Les anciennes formes économiques et sociales n’ont pas été détruites et ont bloqué l’évolution du capitalisme dans ces pays : « ni la destruction ni la régénération n’ont été menées jusqu’à leur terme ».
Le capitalisme extérieur : son impact politique au Maroc
« Le capitalisme industriel, tout en pillant les colonies, instaura des rapports de production d’un type nouveau en y créant de nouvelles conditions matérielles de production. »
Pour Driss Ben Ali, en tentant de réagir à l’agression capitaliste, le Makhzen au Maroc s’est barricadé « derrière des mesures d’inspiration traditionnelle, consistant à vouloir limiter l’influence étrangère par des moyens qui ont fait leur temps ». Le Makhzen, selon lui, est resté attaché à des pratiques « médiévales ». Il n’a pas, écrira-t-il « saisi la nature de l‘évolution qui s’est opérée à travers le monde, ni les nouvelles données de la réalité internationale de l‘époque ». Les féodaux, selon lui, ont été des relais au capitalisme étranger en s’alliant à la puissance coloniale. A ce sujet, il rappelle ce que disait « l’artisan de la colonisation au Maroc, le Maréchal Lyautey » en proposant d’utiliser les anciens cadres dirigeants féodaux et s’en servir pour contrôler le pays et le cite « ne froisser aucune tradition, ne changer aucune habitude, nous dire qu’il y a dans toute société une classe dirigeante, née pour diriger, sans laquelle on ne fait rien, et une classe à gouverner. Mettre la classe dirigeante dans nos intérêts“[3].
Les marchands, quant à eux, ne se sont intéressés qu’à la revente des produits industriels importés et au développement important de l’usure. Ils se sont limités à des activités secondes et annexes et n’ont pas saisi l’occasion de développer un capitalisme national orienté vers l’industrialisation du pays. C’est l’une des raisons de l’évolution du pays vers le sous-développement. Ils ont, en outre, facilité la pénétration étrangère économique et politique.
Se pencher sur ce passé du Maroc, florissant et se dégradant progressivement jusqu’à ouvrir ses portes à une puissance coloniale, est une nécessité pour que le présent puisse en faire une critique. Mais « en sommes-nous capables ? » Pour Driss Ben Ali, Le Maroc comme bon nombre de pays arabes se réfugie dans le passé, « dans une nostalgie d’une époque prestigieuse », pour deux raisons :
- « La prépondérance du dogmatisme théologique. »
- Une attitude défensive dans bien des domaines et en particulier le domaine culturel. L’agression coloniale n’a pas permis à la pensée marocaine à l’instar de la pensée arabe en général, « à quitter le terrain du spécifique pour camper dans l’universel. »
Or on ne peut, écrit Driss Ben Ali, échapper aux changements dans le monde : « ne pas suivre le rythme, c’est subir l‘avènement et se faire exclure du devenir humain. »
Quelles interrogations aujourd’hui, plus de 40 ans après cet article [4]?
La croissance effrénée née du capitalisme aboutit à une répartition des richesses dont ne profite qu’une très faible minorité de la population mondiale. Cette constatation ne peut que nous interroger sur ce que l’on devrait entendre par ce Développement que semblait promettre le capitalisme industriel. Une notion qui ne peut exister sous « la dictature du profit »[5]. Les évolutions technologiques, la mondialisation, la « virtualité » de nos frontières nécessitent un autre regard sur le monde.
Toutes ces évolutions, « cette horreur économique », ce pouvoir non pas économique, ni même financier mais boursier, se répercutent sur le Maroc. L’imbrication et les effets de l’ultra-libéralisme affectent le Maroc économiquement et socialement, renforcent sa dépendance et accentuent les différences sociales. Le Makhzen “suit” le rythme de la mondialisation comme façade pour l’extérieur tout en conservant des traditions, des spécificités qui lui permettent d’asservir le peuple.
Cette volonté d’asservissement, ce mépris et ce non-droit n’ont pas entamé, comme ce fut le cas par le passé, la volonté de les combattre quel qu’en soit le prix. Ici aussi, les expériences et sacrifices du passé, les choix de société, les objectifs de lutte doivent être audibles et visibles pour pouvoir les réviser mais non s’installer dans une « nostalgie » du passé militant. Ne faut-il pas rompre avec nos pratiques antérieures sans faire table rase du passé mais en donnant un souffle novateur au devenir humain dans ce contexte international ?
Pour Maroc Réalités – Hayat Berrada-Bousta
Driss Benali
HOME COUNTRY: MOROCCO
Economic Reforms and Political Liberalization in Morocco
PROGRAM: Fulbright Visiting Scholar Program
PROGRAM COUNTRY: MOROCCO
GRANT ACTIVITY TYPE: Research
DISCIPLINE: Economics
Rabat Social Studies Institute (RSSI) est un think-tank Marocain indépendant qui se veut à la fois un centre de réflexion, de recherche-action et d’expertise. Il a été créé en 2011 par un groupe de chercheurs pluridisciplinaires sous la présidence de feu Driss Benali. Le RSSI a pour activité principale la production d’analyses scientifiques en vue d’éclairer la prise de décision publique. Tout en inscrivant son action dans une perspective d’intérêt général. Il oeuvre à favoriser l’échange et l’interaction entre les chercheurs, les décideurs politiques et économiques, les leaders d’opinion et les représentants des sociétés civiles.
SciencesPo de Grenoble était pleine d’individus penchant vers la droite et l’Extrême droite a cette époque et un des maîtres de conférence fut l’un des nostalgiques de la colonisation d’Afrique. Même certains qui se réclamaient de la gauche face a nous les maghrébins “bougnoules” on ne devrait pas penser plus a gauche qu’elles ou qu’eux, on devrait suivre leur itinéraire idéologique sinon on est saqué et cassé de la même façon et de la même manière que ce que l’on subit de ceux se réclamant ouvertement d’être de droite ou d’extrême droite.
Voila un des exemples et une discrimination parmi d’autres que j’ai subi a SciencesPo qui se trouve dans l’article suivant:
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Said EL Mansour Cherkaoui et la Chine Invité par le Gouvernement Chinois pour faciliter l’expansion internationale des compagnies chinoises et former les dirigeants des entreprises chinoises aux rudiments et aux exigences de l’internationalisation des affaires et le développement de la logistique de perpétration et de distribution dans l’Europe Occidentale et aux Etats-Unis d’Amérique. Cette invitation…Lire la Suite →
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My Mentor and Thesis Advisor, Celso Furtado Said El Mansour Cherkaoui et Jacques Chonchol, my Thesis Director of Research Said El Mansour Cherkaoui on Latin America Publication on the Economic Development of Brazil at the Centre National de la Recherche Scientifique de Paris par Said El Mansour Cherkaoui:La relation ambivalente entre l’Etat fédéral et les…Lire la Suite →
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